«Volumes »
Différents lieux
« Dans le temps » Exposition « Picasso et l’exil » au musée d’art moderne des abattoirs de Toulouse
Il s’agit d’un travail qui symbolise l’enracinement, réalisé avec des matériaux industriels qui servent habituellement à la reconstruction (Tuyau d’aluminium) et de plâtre moulé dans des tripes d’animaux. Il met en jeu le souvenir, l’organique, et le lieu de mémoire du « camp Joffre » », dit de Rivesaltes. L’aluminium est mis en dialogue avec le volume réalisé à partir du moulage de tripes et de débris trouvé dans le camp, qui évoque la violence des évènements tragiques du camp qui a accueilli des réfugiés républicains espagnols, des juifs puis des harkis, avec les traces laissées par l’histoire.
À travers ces volumes à base de plâtre dans des tripes d’animaux et de matériaux de construction, l’idée est de représenter à la fois les victimes de ces violences mais également un territoire, un pays et plusieurs nations qui ont passé pas là ou vécu la même tragédie. C’est un objet défensif de protection des peuples ou des territoires, un objet de mémoire qui offre un rappel de la guerre dans le « camp de Rivesaltes ». Ici, l’usage de viscères pour produire de tels volumes correspond à une prise directe d’une empreinte qui, associée à un cadre artistique complet et plus large va renforcer l’évocation d’un évènement historique et d’une souffrance humaine, l’intérêt est d’évoquer une partie de l’histoire qui s’est jouée et qui continue à se jouer d’une rive à l’autre des pays Méditerranéens. Celle de la construction des États et des identités, celle des définitions de l’ami et de l’ennemi, donc de la politique, pour nous ramener directement aux événements liés à la souffrance des hommes. Réaliser des volumes à base d’empreintes de tripes c’est donner une sensation de bouleversement, d’être pris aux tripes, et faire en sorte que le visiteur participe indirectement à cette expérience historique avec un ressentiment intérieur d’avoir les boyaux retournés. Le visiteur vit une expérience équivoque, observant des volumes d’une forme organique ambivalente, à la fois évoquant la faune marine des éponges pour séduire le regard, mais également la flore intestinale et les viscères en lien direct avec les effets physiques de la guerre.
Le plâtre, est une matière de reproduction, malgré sa réputation de fragilité, il est en fait très résistant dans le temps. Ainsi, la mémoire continue dans ses empreintes. Georges Didi- Huberman parle d’« ichnologie », comme d’une science des empreintes,
L’artiste, comme l’écrivain, travaille et crée pour les faibles, les opprimés et bien sûr pour ceux qui n’ont plus de voix : les morts. Un message de paix.
Nissrine Seffar.
« l’arbre mort au sol »
Réalisé avec des matériaux industriels qui servent habituellement à la reconstruction. Il met en jeu le souvenir de l’organique et de la vie aux prises avec la modernité et l’idée d’un progrès industriel et mécanique, froid et rigide.
À travers une série de moulage de plâtre et de ciment dans des tripes d’animaux, avec des matériaux de construction comme l’aluminium et le cuivre, l’idée est de représenter à la fois les morts victimes de ces violences mais également un territoire, leur territoire. C’est un objet défensif et de protection des peuples ou des territoires et un objet de mémoire qui offre un rappel de la guerre sur les lieux de bombardements ; comme c’est le cas pour « GUERNICA ». À travers ces volumes de moulages dans des viscères d’animaux, nous évoquons une partie de l’histoire qui s’est jouée et qui continue à se jouer d’une rive à l’autre des pays méditerranéens. Celle de la construction des États et des identités, celle des définitions de l’ami et de l’ennemi, donc de la politique, pour nous ramener directement aux événements liés à la souffrance des hommes. Réaliser des volumes à base d’empreintes de tripes, c’est donner une sensation de bouleversement, d’être pris aux tripes, et faire en sorte que le visiteur participe indirectement à cette expérience historique avec un ressentiment intérieur d’avoir les boyaux retournés. Le visiteur vit une expérience équivoque, observant des volumes d’une forme organique ambivalente, à la fois évoquant la flore marine de type éponge pour séduire le regard, mais également à flore intestinale et les viscères en lien direct avec les effets physiques de la guerre.