«Table documentaire »
Différents lieux
« Table documentaire »
Elle est le lieu du processus et de la mémoire même sur lequel sont mis en dialogue dessins, aquarelles, photos et volumes réalisés à partir du moulage de tripes. Plusieurs dessins en raison de leur technique évoquent la violence de l’événement et les traces laissées par les bombardements de Guernica : certains dessins sont travaillés au feu et d’autres au fusain (bois brulé). Ensemble vers une perspective encore inconnue. Des traces de fumée en dessin, des images transférées sur des supports improbables, des empreintes de tripes dans le plâtre, des mots hagards, des taches de couleurs, autant d’éléments qui semblent dessiner, comme dans un temps chiffonné, les projets passés et à venir. Ces éléments pourraient être le glossaire d’un travail plastique intriqué, comme seule la nature sait l’être ».
Les volumes de moulage de tripes (estomacs d’animaux) évoquent le corps, les entrailles des victimes qui ont laissé leur vie, ce que la peinture de Picasso traduit sous une autre forme.
L’œuvre comprend aussi une vidéo : elle présente une action au cours de laquelle quelques arbres ont été plâtrés dans les forêts autour de Guernica. Le plâtre est ici le symbole de la réparation. Certains plâtrages évoquent les moignons, les membres amputés.
Enfin, l’art ne peut se réduire aux événements qu’il évoque. En ce sens, l’art n’illustre pas, ni se fait discours. La place de l’œuvre est autre. Elle enregistre, sans explication, non pas l’image, mais la blessure, non pas l’histoire, mais la trace de l’histoire. Elle remémore. L’œuvre rappelle à partir des marques laissées par les tragédies séculaires, autant d’indices de crimes, lesquels, bien que mis à distance, n’en sont pas moins réels.